Grande réunion d’information des usagers en présence des représentants de la Ville et de l’Etat. Thomas TERRIER était présent en ma qualité de représentant des riverains (il rappelle qu’il a effectué un mandat d’élu par le passé dans ces instances dédiées au lac ce qui lui donne un certain recul).
Plusieurs enseignements :
1/ sur la forme : rien à redire il y a eu un vrai effort d’information dont on regrette seulement qu’il a lieu a posteriori ;
2/ Sur le fond en revanche : chacun a pu constater l’etendue de la catastrophe avec une baisse continue durant 5 mois pour atteindre un niveau d’étiage jamais vu de notre vivant – pour échouer pile sur la cote zéro fin novembre.
En effet il faut remonter en 1906 pour retrouver un étiage semblable et encore les circonstances exactes de ces anciens étiages ne sont pas connus.
3/ Les solutions : satisfaction de voir que nos deux propositions présentées cet été sont retenues à savoir :
a – Conserver plus d’eau avant l’été (côte 90 pas plus car risque de crue)
b – Revoir (a la baisse) le débit minimum du Thiou qui n’est jamais tombé en-dessous de 1,75 m3 / s (en effet légalement on impose à ma connaissance uniquement 10 % du débit normal soit 0,8 m3 / s).
Un participant a souligné qu’il n’y a aujourd’hui plus d’industrie en aval qui souffrirait d’une baisse du débit ce qui limite les conflits.
Certains se demandent pourquoi on n’a pas réduit davantage le débit cette année mais il ne souhaite pas alimenter cette polémique.
Toutefois à ce jour il n’a pas la réponse à cette question.
Une étude complémentaire sera diligentée pour étudier les éventuelles conséquences d’une plus grande fermeture des vannes sur l’aval sur l’environnement.
c- modernisation des vannes (c’était déjà prévu) car la précédente refonte datait de 1965. A ce sujet il n’y a pas eu d’erreur de manipulation de la part de l’opérateur qui a répondu aux consignes de la Ville d’Annecy qui gère les vannes sur délégation de l’Etat.
Le débit cumulé de cet été correspond donc à ce qui a été voulu à savoir un débit aval garanti (le terme savant est « réservé ») de 2 puis 1,75 m3 / s. Il apparaît très bien en bleu sur la photo du tableau. On voit que ça reste un écoulement très significatif.
A titre d’information ce débit minimum représente quand même en quantité cumulée un volume d’environ 25 à 30 millions de m3 soit équivalent à une différence de niveau d’un mètre sur 5 mois. Hors paramètres évaporation et sécheresse. Exactement équivalent à ce qu’on a perdu cet été en volume.
Autrement dit pour garder le niveau du Lac constant cet été c’était théoriquement possible, mais il aurait fallu mettre le Thiou à sec tout l’été, ce qui bien sûr n’était pas envisageable pour des raisons touristiques et sanitaires.
La question est donc de savoir jusqu’où peut on baisser le débit sans nuisance.
Quoi qu’il en soit en cumulant ces trois mesures simples il est certain qu’on pourra très largement limiter la casse.
Le grand enseignement c’est donc de pouvoir anticiper en n’hésitant plus à conserver un maximum d’eau.
Enfin à défaut il reste une quatrième solution qui serait d’adapter les centaines d’ouvrages (ports à bateaux rampes de mise à l’eau pontons etc) qui sont tous calibrés pour la cote 80… mais la c’est un vaste chantier très coûteux…
A propos du MARNAGE VOLONTAIRE (variation du niveau) : la plus grande prudence reste évidemment de mise quand on voit le que le risque d’un déficit hydrique prononcé et prolongé s’est réalisé.
Un consensus existe pour un marnage à la hausse + 10 cm en fin de printemps.
En revanche pour la baisse l’été écoulé invite à davantage de prudence et il est rappelé la différence de profil avec d’autres lacs comme Le Bourget qui peut être réalimenté par le Rhône.
En conséquence au vu de cette année, il est préférable d’attendre la Toussaint pour faire descendre volontairement le niveau en vue d’oxygéner les roselières et/ou d’y aller très très prudemment.
BILAN POLLUTION : Une étude scientifique est présentée : résultat inattendu même si officiellement rien d’alarmant, mais une surprise de taille, puisque le seul point qui interpelle vraiment se situe à La Puya donc pas loin de la prise d’eau potable… les autorités nous ont toutefois garanti qu’il n’y avait aucun impact pour la santé puisque l’eau est nanofiltrée.
Mais en ce cas pourquoi interdire la navigation autour du captage.
En cause la pollution régulière de l’air et le ruissellement des eaux pluviales qui draineraient les polluants d’origine routière industrielle ou encore agricole.
Contrairement aux idées reçues la pollution des bateaux à moteur apparaît donc a priori négligeable surtout à cet endroit interdit à la navigation.
Cependant le sujet apparaît complexe et multi factoriel et il est décidé d’approfondir ces études.
Plusieurs associations soulignent l’extrême toxicité et pollution des feux d’artifice et suggèrent des alternatives avantageuses comme c’est le cas ailleurs.
Pas sûr que cela plairait aux édiles de la ville mais d’un autre côté si on veut être dans l’exemplarité il faudra bien un jour adapter le format de la fête du Lac.
À bientôt pour la suite de cette réflexion de fond dédiée à l’eau de notre beau Lac.
Source : https://www.facebook.com/terrier1272/posts/1453208721490286