Le Quai de Chavoire est un ouvrage édifié par les propriétaires riverains voici environ un siècle (1920), par voie d’endigage de la rive sur autorisation de l’Etat, à des fins privées et agricoles.
A cette époque, il n’y a pas d’usage de cheminement le long des rives, ni de servitude de halage ou de marchepied. Une anfractuosité est aménagée puis utilisée comme abri à barque utilisée pour les vignerons, les photos montrent l’absence de public et de passerelles, ou encore d’ouvrages de protection type mains courantes.
En revanche, le quai est utilisé pour accéder aux vignes (cf. photos) qui à l’origine occupaient la totalité de cette portion de rive, comme une majeure partie du territoire de la rive « Est ».
A l’époque, l’harmonie règne sur les rives, les riverains vivent en bonne intelligence avec les pêcheurs. Les habitants du hameau de Chavoire sont les bienvenus. Concernant ces deux derniers points du reste, rien n’a changé pour ce qui nous concerne.
Les bords du Lac ne sont alors pas recherchés pour la baignade, en effet en ce temps là il n’y a pas de tout-à-l’égout et les déchets finissent au Lac…
L’accès public du Port de Chavoire est alors utilisé comme débarcadère pour permettre aux habitants du hameau de faire leurs courses à Annecy en bateau à vapeur. Le ponton public n’a malheureusement pas été aussi bien entretenu que certains pontons privés, le France a coulé dans les années 70 et cet usage est depuis tombé en désuétude. Seul un panonceau discret rappelle ce temps révolu de la belle époque (cf. Photo ci-après).
A saluer au passage l’effort de la municipalité de Veyrier pour faire renaître ce service de transport lacustre, avec une offre pendulaire redéployée de façon spectaculaire depuis deux saisons, notamment entre Annecy et le Port de Veyrier (pleinement opérationnel lui).
L’impasse du Clos, et le Port de Chavoires ont fait l’objet d’une rénovation intégrale et paysagère à l’initiative de la mairie, pour une ouverture cette saison (2011). Nous saluons tout particulièrement la Municipalité pour cet effort réclamé de longue date par les habitants du hameau de Chavoire.
Photos consultables sur le Journal d’Information de la Mairie n° 71, Janvier 2011, page 12 (disponible en Mairie sur simple demande pour les non Veyrolains).
Progressivement après la guerre, l’urbanisation croissante puis la création du collecteur d’égouts du tour du lac entraîne une fréquentation plus importante, sans être encadrée, avec des abus qui apparaissent rapidement (nudisme et parfois pire), une situation qui ne sera jamais vraiment réglée jusqu’à 2008.
En 1994, un baigneur imprudent meurt noyé après avoir été heurté par un bateau, mettant en avant l’incompatibilité des lieux avec l’accueil des secours.
Sa plaque commémorative installée à la demande de la famille a été soigneusement préservée par les riverains.
En 2007, le pic de violation de l’Ordre Public est atteint avec l’agression volontaire à l’arme blanche d’un promeneur naturiste.
Nous avons copie de sa plainte, mais par respect pour sa vie privée nous ne la publierons pas.
De façon moins tragique, mais beaucoup plus fréquente et nuisible, les établissements de nuit voisins engendraient peu à peu des troubles croissants, comme les « mauvaises » habitudes rapidement prises par certains visiteurs…
En définitive, l’ouvrage apparaît très rapidement inadapté à une vocation de passage du public, qui se transforme la plupart du temps en plage sauvage sans aucune base légale ni sécurité.
Dès lors faut-il lancer un vaste chantier de passage le long des rives ?
Les difficultés à boucler financièrement le programme de piste cyclable montrent que c’est un défi à ne pas sous-estimer, on parle là de plusieurs dizaines de million d’euros… au minimum !
Disons le clairement, pour nous c’est une utopie pure et simple, et nous lui préférons de beaucoup la version réaliste, mais réelle, du projet du SILA qui verra le jour en 2012 !
Nous ne voulons donc nullement éluder le débat mais mettons en garde contre certaines affirmations fausses notamment le fait qu’on pourrait dès à présent accéder partout autour du lac sans qu’une réflexion globale soit préalablement menée, et un travail d’adaptation ou de création des ouvrages effectué.
Ceci sans omettre le principal enjeu, la sécurité des personnes.
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